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mardi 3 novembre 2015

Rosalie Prudent, Guy de Maupassant.

Auteur : Guy de Maupassant
(Lu en E-book)
Éditeur : Ligaran
Prix :  2.99€
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Rosalie Prudent est une très courte nouvelle, comme souvent, du grand naturaliste, Guy de Maupassant, parue tout d'abord dans le quotidien Gil Blas en 1886, puis dans le recueil La Petite Roque, qui est un recueil de nouvelles parues auparavant dans différents journaux. 

Rosalie Prudent est une nouvelle certes, très courte, mais tellement poignante ! Nous nous prenons totalement dans le désespoir de cette jeune bonne du XIXème siècle. Maupassant, dénonce et révèle en témoignant d'un fait divers, un infanticide. Dans ce récit pathétique,
tant naturaliste que policier, étant donné que la nouvelle se déroule au tribunal, on y trouve une représentation sociale du XIXème siècle très intéressante.

Rosalie Prudent est une jeune femme, bonne chez les époux Varambot.
Nous retrouvons celle-ci, lors d'un procès, mais pas n'importe quel  procès !
Rosalie est accusée d'infanticide de deux nourrissons, qu'elle fit avec M.Varambot, le neveu des époux Varambot, qui a profité de la solitude et de la vie monotone de la belle, pour pouvoir abuser d'elle pendant trois semaines jusqu'à s'enfuir. Trois personnages ont la parole dans ce récit, excepté Rosalie, nous rencontrons premièrement le président, qui s'adresse à Rosalie "avec une grande douceur", puis les deux époux Varambot, qui eux s'adressent de manière brutale à leur bonne, il l'a traite de menteuse. Durant le procès, Rosalie est pleine de propos pathétiques, elle exprime et justifie son acte dramatique avec beaucoup de souffrance, le narrateur rend d'autant plus les propos de Rosalie pathétique, puisqu'il décrit les actions de celles-ci avec un lexique d'une souffrance absolue. Rosalie justifie clairement son drame comme quelque chose dont elle ne voulait pas, mais qui lui était obligé par le cadre de vie avec lequel elle vivait, entre autres, cela lui était impossible financièrement. 
Rosalie fut acquittée à la fin du procès, le verdict des juges fut motivé par les justifications très honnêtes de Rosalie. Ils semblent avoir compris toute la souffrance de cette pauvre femme qui par obligation a dû mettre fin à la vie, à contre cœur, de ses deux nourrissons. 

C'est une nouvelle déchirante, mais elle prouve tout de même la part de compréhension de la justice du XIXème siècle, tout en dénonçant, la naïveté féminine, et la masochisme masculin très présent au XIXème siècle, comme les nouvelles naturalistes le démontrent souvent. 
C'est une lecture très simple et rapide, parfaitement bien écrite, que j'ai fort apprécié et que je vous conseille vivement !

mardi 29 septembre 2015

Boule de Suif, Maupassant.



Auteur : Guy de Maupassant
Annotateur : Louis Forestier
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio classique
Prix : 2€00



Bonjour à tous, en ce jour je reviens pour vous parler d’une lecture, symbolique de l’individualisme, de la bassesse et de l’hypocrisie humaine. Dénonçant les grands de cette société (ou pas) passée, réduisant les personnages à leur propre réalité, c’est-à-dire leur ignorance et démontrant que les petites gens sont parfois les êtres les plus respectables et honorables. Dans une sincère réalité, nous retrouvons donc une nouvelle vraie et pourtant triste de dénoncer ce que le peuple est vraiment.

Dans le cadre parfait de la nouvelle réaliste, Boule de Suif s’installe parmi une des plus belles œuvres dénonciatrices de Maupassant, écrite en 1879 puis parue en 1880, d’abord avec ses amis des Soirées de Médan, puis dans le recueil de nouvelles réalistes, « Les soirées de Médan ». Cette nouvelle fut une des plus grandes réussites de Maupassant, elle fera de lui, un grand de la littérature française, elle sera adaptée au cinéma ainsi qu’au théâtre de nombreuses fois.

Maupassant nous fait part ici d’un réalisme assuré, en effet, l’histoire se déroule sur une période historique réelle, pendant la guerre Franco-Prussienne. Il se dit que l’oncle de Maupassant ait inspiré le personnage de Cornudet, personnage emblématique de la nouvelle, et le second personnage essentiel, Boule De Suif, fut inspiré d’une prostituée rouennaise, qui est Elisabeth Rousset. De plus le déroulement de la nouvelle se passe en Normandie, dans des lieux considérés par Maupassant, l’auberge dans laquelle les dix personnages « séjourneront » existent aussi également. Les personnages qui y sont présents ne peuvent être mieux décrit, des descriptions si sincères, fidèles à Maupassant, notamment pour celle de Boule de Suif, qui est très concrète, les attitudes ne sont ni embellis ni enlaidies, dans les qualités comme dans les vices, nous avons une réception sincère des sentiments, de toutes les classes sociales, représentées par un couple de personnage, dans un temps de crise et de guerre. 
C’est donc tous ces éléments qui complètent le cadre spatio-temporel qui nous plongent dans une nouvelle réaliste pure.

Nous retrouvons des thèmes forts dans cette nouvelle, des accusations importantes également, en effet Maupassant dénonce la guerre, d’une façon très péjorative, les soldats y sont vus comme des bêtes et non plus des hommes, « redevenus des bêtes affolées », prêts à « tuer par plaisir, tuer par terreur », ils sont ainsi appelés les « partageurs de la mort », les « citoyens de la tombe », des termes très lourds et très puissants. Cependant, la guerre, elle, est présente au cœur de toute la nouvelle, et rythme le récit  nous retrouvons également une terrible critique des Prussiens, Maupassant voit en leur arrivée « un tremblement de terre ».
Mais nous avons, effectivement une critique sociale évidente, en effet la nouvelle se rapporte sur dix personnages, dont deux personnages notoires, chaque personnage représente une classe sociale du XIXème siècle, commençons donc par présenter :
  • Boule de Suif, appelée ainsi pour ses formes généreuses et son physique gras, celle-ci nommée que par son surnom, ce marque dès le début de la nouvelle en position d’infériorité, cette femme exerce une profession contraire à la morale, en effet, elle est prostituée, mais également une femme à conviction avec des idées politiques et religieuses concrètes.
  • Le deuxième personnage, Cornudet, qui est présenté essentiellement selon ses idées politiques, possédant une attitude bruyante et franche mais qui n’a point l’air d’agir souvent, un homme qui ne fait donc que parler, ironie du révolutionnaire, haineux envers les bourgeois…
Boule de Suif et Cornudet semblent les deux personnages respectables de la nouvelle, en effet, ils luttent tous-deux contre la décadence humaine, ils sont perçus comme des marginaux dans une société égoïste, sans âme, sans pitié, n’ayant qu’en tête leur simple intérêt.

Passons à présent, aux quatre autres couples, d’abord,
·         Les Loiseau, bourgeois, qui se montrent odieux envers Boule de Suif, ils représentent la bourgeoisie et son avarice, l’égoïsme et l’individualisme.
·         Les Carré-Lamadon, bourgeois normands, forts en pouvoir, faibles en pensée, hypocrites. Monsieur se dit politicien, mais ne voit que l’argent, homme sans convictions. Madame, elle, méprise Boule de Suif alors qu’elle-même est une bonne connaisseuse de l’adultère.
·         Les Bréville, aristocrates normands, lâches, argumentent fortement afin que Boule de Suif cède aux avances du prussien, en pensant qu’à leurs propres petits intérêts. Leur intellectuel leur permet une manipulation facile sur leur camarade, en effet ils réussiront les deux religieuses à convaincre Boule de Suif.
·         Les deux religieuses, représentent une critique de l’église, paraissent comme des automates, effectuant des gestes mécaniques religieux. 

La nouvelle se déroule sous la guerre Franco-Prussienne, de 1870 à 1871, où Rouen est envahie, dix habitants décident donc de prendre la diligence, un transport commun, pour fuir Rouen et s’établir à Dieppe, dans un froid hivernal, cela vont faire un arrêt dans une auberge à Tôtes, ville également occupée par les prussiens.
Cependant le lendemain, les dix personnages ne pourront partir qu’à une seule obligation, un chantage effectué par un officier Prussien, qui exige que Boule de Suif couche avec lui pour que les dix rouennais repartent sur leur exil. Tous, sont d’abord choqués par cette exigence, puis la faim, l’ennui, l’égoïsme finissent par se présenter, indirectement ils vont pousser Boule de Suif à bout, jusqu’à ce que celle-ci accepte. Une fois chose faite, une fois le sacrifice de Boule de Suif établi, les voyageurs vont pouvoir partir au petit matin, mais Boule de Suif, contrairement au début du voyage, n’a pas eu le temps de se préparer de la nourriture, nourriture qu’elle avait offert à ses camarades, ses camarades eux, arrivés l’heure du déjeuner, vont manger bien calmement en ne laissant aucune miette à la respectable Boule de Suif. 
Celle-ci s’effondre en larme devant l’égoïsme et l’ignorance de cette petite société.

Cette nouvelle est donc très forte et puissante dans la représentation sociale, en effet la femme qui semblait au départ, la moins respectable par sa profession, retourne la situation par son courage et son sacrifice, elle finira par se montrer comme une héroïne, délaissée et victime de sa générosité. 


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lundi 18 mai 2015

La Mort d'Olivier Bécaille, Zola


Auteur : Émile Zola
Éditeur : J’ai lu
Collection : Librio littérature
Prix : 2.00€
Ce recueil est composé de trois nouvelles sur le retour du disparu, en particulier, aujourd'hui je vous présente La Mort d'Olivier Bécaille, une nouvelle très intéressante.
 Cette nouvelle exprime différentes sensations, que Zola, par son réalisme et son naturalisme transmet très bien au lecteur, d'abord la sensation d'enfermement, dès l'intrigue celle-la est ressenti avec une puissance très élevée, ensuite nous aurons la prise de conscience de l'enfermement qui mèneront à l'angoisse, Olivier Bécaille s'imagine dans un train bloqué dans un tunnel et dont les deux extrémités sont bouchées, où bien-sur la question du rêve apparaitra. Il s'en suit de la délivrance du héro, et son retour à la vie. 
Il faut tout de même retenir les sensations que Zola parvient toujours à nous transmettre, par son génie du naturalisme et du réalisme, nous avons ici les sensations de la souffrance, du manque, de l'oublie, de l’inquiétude.
La frustration de ne pouvoir agir, est implacable, les sentiments sont vrais et sincères, nous suivons cet homme comme si nous avions envie de le délivrer de cette terrible affaire.

Pour résumer,

Un samedi matin, Marguerite la femme d’Olivier découvre le corps de son mari inconscient. Mais celui-là est demi-conscient, paralysé, il voudrait hurler qu’il est en vie, mais il est impuissant face à ses envies, il assiste à toute la scène depuis le début de son inconscience, les pleurs de sa femme, l’arrivé de sa voisine alerté par les sanglots de Marguerite. La voisine décida d’appeler un voisin ; Monsieur Simoneau qui se charge de tout. Olivier espère l’arrivé du médecin qui prouverait qu’il n’est pas mort, mais celui-ci, approuve sa mort.   
Monsieur Simoneau et le fils d’Olivier se charge d’emmener Marguerite dans la chambre d’à côté, pour qu’elle n’assiste pas à ce drame, mais celle-ci éclate en sanglots et ce débat en s’accrochant au meuble.
Quand les deux hommes réussissent à emmener la femme d’Olivier, dans la chambre, la bière arriva. Olivier perd tout espoir lorsqu’il fit transférer dans la bière toujours conscient, mais incapable de sortir le moindre bruit, ou même le moindre geste, il entendit le bruit du marteau enfonçant les clous, pour refermer le cercueil. Il fit transporter jusqu’au cimetière. Dans le fond de sa tombe il cherche à se débattre, il hurle, tape ses pieds contre sa tombe, mais personne n’entendit.

Une nuit, trouvant un clou mal vissé, il arriva à sortir de sa tombe, il décida de rentrer chez lui seul, et fut un malaise lors du trajet, un vieux médecin le retrouva et l’emmena à l’hôpital, où il y passa trois semaines. 
Quand il sortit il se rendit à un bar près de chez lui, où il retrouva sa voisine, il se cacha derrière un journal et écouta les commérages de sa voisine, il apprit que sa femme préparée sa nuit de noce avec son voisin.

Il fut déboussolé.


Zola.

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Parlons mouvement, le Naturalisme 


Thérèse Raquin, Émile Zola