Oscar et la dame rose, Eric-Emmanuel Schmitt

Auteur : Éric-Emmanuel Schmitt

Editeur : Magnard

Collection : Classiques Et Contemporains

Prix : 5.20€

Oscar et la dame rose est un roman épistolaire, qui s’inscrit je pense dans le conte philosophie, il entreprend une vraie question  philosophique sur la condition humaine, sur le sens de la vie, sur l’acceptation de la mort, et par-dessus tout le rapport avec la mort.

Nous suivrons Oscar, un enfant de 10 ans, atteint d’une leucémie, l’histoire se déroule sur 12 jours, pendant la période de Noël. Oscar fera la rencontre de Mamie-Rose, d’après-elle, une catcheuse, « l’étrangleuse du Languedoc ». Mamie-Rose va bouleverser la vie d’Oscar à l’hôpital, elle va contribuer à son acceptation de la mort, elle fera écrire des lettres à Oscar qui seront pour le petit garçon destiné à Dieux, cependant ces lettres iront chez son docteur qui ne trouve aucune solution pour le faire parler, pour ceux qui n’aiment pas Dieu, je vous rassure seulement deux lignes sont accordées à cette croyance.

 Mamie-Rose va entreprendre l’idée de faire prendre à Oscar 10 ans par jour, Oscar vivra donc en réalité jusqu’à 110 ans, il connaîtra toutes les joies et peines de la vie d’un homme, ce qui rend le récit humoristique. En effet le sujet est grave, le sujet de la maladie et de la mort des enfants est grave, mais Éric-Emmanuel Schmitt a choisi de le traiter sur le ton de l’humour, ce qui rend le thème tragique ; l’attente de la mort par conséquent, tendre et acceptable. Nous avons donc affaire à du comique de situation et du comique de caractère, et par les surnoms qui sont attribués aux amis d’Oscar et l’ambiance de l’hôpital fantastique, du comique de mots.

Le récit fini sur une lettre de Mamie-Rose, suivie de la lettre d'Oscar qui annonce sa mort... passage très émouvant.

Nous nous attachons vraiment à ce petit homme, à son caractère, à sa sensibilité et à sa maturité.

Oscar nous représente, comme le dit Éric-Emmanuel Schmitt : « Oscar nous représente tous parce que, en douze jours, il a tous les âges d’une vie »

Le livre importe une réflexion sur le mystère de la foi, rappelant les paroles des antiques Romains, faisant rapport de la condition humaine, le néant, la mort et le manque qui s’ensuit , Oscar dit : « En fait, je n’ai pas peur de l’inconnu. C’est juste que ça m’ennuie de perdre ce que je connais »

Quand nous mourrons nous perdons tout ce que nous avons acquis lors de notre vie, c’est un fait.

Quand je dis qu’Oscar en ses paroles me rappelle les antiques Romains, c’est parce que les Romains faisaient graver des épitaphes sur leurs tombeaux, évoquant les regrets, les expériences de la vie, les joies et les peines, elles avertissent les vivants de ce qui les attend, elles leur conseillent de jouir de la vie, avant de tomber dans le néant=la mort. 

Oscar en fera de même, il prévient ses parents : « J’ai essayé d’expliquer à mes parents que la vie, c’était un drôle de cadeau. Au départ, on le surestime, ce cadeau ; on croit avoir reçu la vie éternelle. Après on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin, on se rend compte que ce n’était pas un cadeau, mais juste un prêt. Alors on essaie de le mériter. » 
On remarque ici, la philosophie et la sagesse d’Oscar, qui aborde le mystère de la vie, et qui par ailleurs, emploie un niveau de langue très soutenu pour un enfant de dix ans, ce niveau de langue changera selon l’humeur d’Oscar, on passera du niveau soutenu, du niveau courant et du niveau familier, ce qui prouve que le petit est très intelligent. 

Mon avis :

Une très belle histoire, avec des lettres réellement fortes et émouvantes, ce récit donne une autre vision de la vie ainsi que de la mort, elle est à la fois triste par la malade d'Oscar, mais son caractère y ajoute de la comédie, on peut voir en lui un enfant fort, mature, qui aime la vie malgré la maladie, une vrai leçon de vie.