Un chef-d’œuvre
de Lars Von Trier, une prestation majestueuse de Nicole Kidman que l’on
redécouvre et de tous les autres acteurs, un décor minimal laissant place à la
représentation maximale d’un sujet : la noirceur humaine.
Sorti en
2003, Dogville est un film danois du grand réalisateur Lars Von trier, il est
le premier film d’une trilogie intitulée USA- Land of Opportunities.
La non-présence de décor permet au spectateur
de s’intéresser davantage à l’attitude des personnages et au scénario. Car en
effet, l’invisibilité des lieux nous en transmet une vision qui n’est que
matérielle. Dans son film, Lars von Trier a voulu souligner sur l’âme, sur la
nudité de l’âme, car ce qui nous entoure, habille notre âme, cache notre âme,
cache l’humain. Quant au scénario, il est évident que par le non-décor,
celui-ci a une place d’une importance folle au sein du film. Nous avons un
scénario profond avec une morale concrète et une certaine poésie qui peut faire
du mal, un texte qui nous touche et qui fait lourdement réfléchir. Il faut dire
que le film est composé de neuf chapitres qui lui donnent une durée de 178
minutes, soit presque 3h00, ainsi le scénario se doit d’être captivant pour le
spectateur, et dans cette œuvre grandiose et copieuse, je vous assure qu’il
l’est.
Parlons à
présent du casting. Les acteurs y sont tous incroyables et interprètent
parfaitement le rôle que leur a attribué Lars von Trier. Tous méritent d’être
cités, cependant ils sont bien nombreux, je vais donc citer ceux qui m’ont le
plus touché, c’est-à-dire : bien évidemment Nicole Kidman dans le rôle de Grace
Margaret Mulligan, Paul Bettany jouant Tom Edison, James Caan dans le rôle de
Monsieur Mulligan, Philip Baker Hall ayant pour rôle d’être le père de Tom
Edison et pour finir, Zeljko Ivanek dans le rôle de Ben.
Place au résumé :
Le film commence d’abord par une sorte
d’épilogue, où nous entendons pour la première fois la voix du narrateur John
Hurt, par ailleurs cet épilogue m’a fait penser à l’épilogue d’Antignone par
Jean Anouilh, où John Hurt serait le messager.
Nous nous
trouvons à Dogville, une petite bourgade qui se situe dans les Rocheuses en
1929, où l’Amérique est en pleine crise économique. Le prologue nous informe
sur les habitants de Dogville, des protagonistes plutôt simples et sans
histoire qui vivent dans une communauté qui parait plus au moins sectaire pour
ma part, comme une communauté coupée de l’Amérique que l’on peut également
retrouver dans Partisan d’Ariel Kleiman. On comprend qui sera le personnage
important, bien qu’ils le soient tous, on le comprendra à la suite du film,
mais en effet, la ville est présentée selon le point de Tom, qui se veut écrivain,
mais qui est réellement plus procrastination qu’écrivain. Tom est une sorte de
maire de la ville, on l’aperçoit comme guide morale, il réunit d’ailleurs
souvent les habitants de Dogville à des réunions périodiques sur l’organisation
de la ville.
Le chapitre premier se nomme « In which Tom hears
gunfire and meets Grace ». En français : Où Tom entend des
coups de feu et fait la rencontre de Grace.
Dans ce
premier chapitre nous rencontrons le début de la magnifique prestation de
Nicole Kidman : Grace. En effet, celle-ci est poursuivie par des gangsters qui
lui tirent dessus. Tom attendit ces coups de feu, et rencontrera dès lors
Grace, celle-ci lui explique sa situation mais veut tout de même poursuivre sa
fuite. Cependant, Tom la convainc de rester à Dogville pour sa protection.
Alors que les gangsters approchent de la Brigade, Tom cache Grace dans « la
mine de charbon » située à l’entrée de la ville. Les gangsters questionnent Tom
sur la présence de Grace, mais celui-là répond par la négation. Le gangster lui
donne alors sa carte personnelle avec son numéro de téléphone en lui promettant
une récompense s’il vient à voir Grace.
Dès lors
Tom va organiser une réunion afin de faire accepter Grace dans la communauté,
les habitants sont sceptiques et décident alors de laisser deux semaines à
Grace, pour s’intégrer et pour se faire aimer.
Le chapitre numéro deux se nomme « In which Grace
follows Tom's plan and embarks upon physical labour. ». En français : « Où Grace suit le
plan de Tom et entreprend des tâches physiques. »
Dans ce
chapitre nous découvrons la bonne volonté de Grace à se faire accepter dans la
ville, en effet, celle-ci va offrir ses services et va effectuer des tâches peu
utiles, des tâches inutiles que personne ne veut faire, mais qui se veulent
utiles une fois effectuées. Par exemple, parler à Jack, aider à gérer le
magasin alors qu’il n’a pas besoin de plus, surveiller les enfants de Chuck et
Vera…
Chapitre numéro trois : « In which Grace indulges in a
shady piece of provocation. » En
français : « Où Grace fait l'objet de provocations douteuses. »
Grace
s’intègre, en continuant ses corvées qu’elle fait volontairement et pour qui
elle prend du plaisir.
Chapitre quatre : « Happy times in Dogville. ». En français : « Moments heureux à
Dogville. »
La vie de
la communauté se déroule plutôt bien. Cependant, la police arrive à Dogville
afin de placer une affiche « Portée disparue de Grace » sur l’église. L’opinion
des habitants se met à changer, ils se sentent hors la loi, de ne pas dénoncer
la présence de Grace.
Chapite
numéro cinq : « Fourth of July after all. », en français, “le quatre juillet
malgré tout.”
La vie en
communauté se passe pour le mieux à Dogville, Grace semble s’être intégrée et
les habitants lui font remarquer lors d’un diner célébrant la fête nationale le
quatre juillet, ils lui avouent que les choses fonctionnent mieux dans la ville
avec sa présence, qu’elle apporte quelque chose de supplémentaire. Lors de ce
repas, Tom lui avoue également tant bien que mal, ses sentiments, Grace lui
répondit réciproquement. Cependant, alors que les habitants de la bourgade
dinent dans le calme et la bonne humeur, la police refait surface afin
d’afficher de nouveau une affiche « Wanted » qui recherche cette fois-ci, Grace
pour une affaire de vol bancaire. Les habitants sont bien entendu convaincus
que Grace y est tout à fait innocente puisque celle-ci était présente ces deux
semaines dernières en train d’effectuer ces tâches quotidiennes, date où a eu
lieu l’affaire. Grace s’en sort donc avec la confiance des autres habitants
concernant le fait qu’elle est innocente. Toutefois, cela va s’accompagner
d’une augmentation de ses tâches quotidiennes pour un salaire qui n’augmente
pas. En effet, Tom va argumenter à cet effet car il proclame que le risque de
cacher Grace augmente, Grace paraît d’abord réticente puisque celle-ci n’aura
plus aucun temps à accorder à sa personne, mais accepte tout de même par sa
bonté et parce qu’elle se pense redevable envers Tom.
Le
chapitre six dans toute son horreur se nomme « In which Dogville bares its
teeth », « Où Dogville montre ses crocs ».
Ce
chapitre est pleinement horrible. En effet, par la fatigue provoquée par ses
nombreuses tâches additionnelles, Grace effectue des erreurs contre son gré,
égoïstement, les habitants pour qui elle travaillait ardemment presque
gratuitement se plaignent en lui faisant de nombreux reproches désagréables
contre lesquels, Grace ne se révoltera pas mais acceptera en faisant de son
mieux. Cette dernière est devenue esclave de sa bonté. La situation s’empire,
Grace se fait abuser sexuellement par presque tous les hommes de Dogville, les
femmes se montrent horriblement méchantes envers elle, et les enfants y jouent
également. Le fils de Chuck et Vera, Jason, âgé de dix ans, forcera Grace à lui
mettre une fessée, par de nombreuses provocations, notamment celle de renverser
le berceau de son petit frère. La même journée, Chuck en rentrant d’une
promenade, exercera du chantage envers Grace. En effet, soit elle accepte de se
faire violer (ce qui n’est pas chose nouvelle), soit il donne le foulard qu’il
vient de lui arracher à la police, police qui l’a interrogé dans l’après-midi
afin de savoir s’il a vu ou non Grace. Bien évidemment Grace accepte sous la
menace.
A partir
de ce moment, Grace vivra comme dans un Enfer, et finira enchaînée.
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