Nous allons parler aujourd’hui d’un film splendide, présenté au Festival
de Cannes en 2015, festival dont le réalisateur Zhank-ke en est un habitué, il
en était membre du jury de la sélection officielle au festival de 2014, a
remporté le prix du scénario en 2013 pour A touch of Sin.
Ce film est une œuvre très historique à l’honneur du peuple chinois de la
culture chinoise. En effet, nous allons découvrir les enjeux de la
mondialisation sur l’être qui oublie d’où il vient, et je trouve cela
fascinant. D’autant plus que je pense que cette vision futuriste que Zhank-ke a
pour la Chine et surement ce qui attend également l’avenir de la France.
Le film est bien évidemment d’une qualité merveilleuse, tant au niveau de
sa présentation, de ses scénarios, car oui contrairement à de nombreux films
chinois, il y a du scénario, un scénario très touchant parfois, par ailleurs. Mais
les acteurs sont également parfaits dans leurs rôles. Nous retrouvons
notamment Zhao Tao dans le rôle de Tao, Zhang Yi, dans le rôle de Zhang
Jinsheng, Jing Dong Liang qui joue Liangzi, Sylvia Chang pour Mia, et Donzg Zijian interprétant Dollar.
Pour résumé cette œuvre :
Nous découvrons trois personnages principaux, Tao, Zhang Jinsheng et
Liangzi. La relation entre ces trois derniers n’est rien qu’un triangle
amoureux. Les deux hommes, amis, depuis toujours veulent Tao. Sauf que l’on
verra Liangzi perdre toute amitié pour son ami, lorsque ce dernier prit par le
pouvoir et l’argent se montrera égoïste et destiné à ses intérêts. Il coupera
ses liens d’amitié avec Zhang Jinsheng et finira par se marier avec Tao à qui
il fera un enfant, Dollar.
Le scénario de base est en effet simple, mais au fil du film, il se passe
vraiment quelque chose d’extraordinaire, morale et nous en tirons une réelle
leçon de vie : ne jamais s’éloigner de ce qui en nous, de ce qui nous a créé.
La subtilité du film est vraiment dans l’avenir de l’homme. En effet, au
départ les deux hommes vivent au même endroit, ils sont de la même classe
sociale et tout se passe très bien pour eux. Or, lorsque l’un s’enrichit et
découvre une classe sociale qui n’est plus celle de son ami qui reste pauvre,
il coupe les ponts. L’homme se définit presque par sa classe sociale ? C’est
ce qu’il en est.
Le réalisateur sur la naissance de ce film, évoque que l’idée lui est
venue lorsque ce dernier terminait A touch of sin. Il évoque la thématique de
la mondialisation de l’être, de l’individu, qui était d’une violence
« extrême » qui touchait aux sentiments. Le réalisateur est parti
« du désir de tout en chacun de construire quelque chose de stable et de
durable, à partir d’une famille, d’un lieu géographique où s’installer ».
Le film évoque bien évidemment un triangle amoureux, mais sous ce thème se
cache une réelle cause, la mondialisation, les mutations de société, le
réalisateur démontre à travers celui-ci l’isolement des individus. Pour
démontrer cela, il a partagé avec son spectateur, plusieurs périodes de la
Chine pour enfin finir par anticiper vers l’avenir.
Effectivement, tout l’art de ce film se trouve dans les
trois périodes représentées. Le film s’ouvre en 1999, par une danse su
« Go West », mais on comprend très vite que nous sommes réellement à
la période où la Chine se donne au capitalisme, avant l’existence d’internet,
des portables …
Et puis lorsque nous arrivons à la période contemporaine par
un élargissement de l’image, nous sommes dans le capitalisme. Et rapidement on
comprendra la force de la mondialisation, synonyme entre autres du capitalisme,
qui détruit les liens humains. « Dollar, ton papa va te gagner des
tas de dollars »
Pour finir, la projection dans le futur, est catastrophique
du point de vue de la culture chinoise. En effet, il n’y a plus de langue, plus
de plats traditionnels, plus de liens… juste la gloire, juste la réussite. Avec
l’éducation de Dollar, cet enfant qui a vu divorcer ses parents, gardé par son
père, qui a appris à parler seulement anglais… avec cette éducation en plein
moment de mondialisation de la Chine, nous découvrons alors les conséquences,
les conséquences qui sont l’oubli de l’histoire, l’oubli de culture, l’oubli d’autrefois,
mais surtout l’oubli d’où l’on vient.
Mais en plus du déracinent par la perte de soi-même du fait
de la mondialisation de l’être nous rencontrons également le déracinement par
la migration. Comme le dit le réalisateur « la Chine a connu une première
vague d’émigration du Nord vers le Sud, de l’intérieur des terres vers la côte
et les grandes villes, de gens à la recherche de travail et d’une vie meilleure.
Maintenant, il existe une émigration vers l’étranger, pour une classe de gens en
quête de sécurité. » A travers au-delà des montagnes, on observe cette
émigration vers l’étranger, où le père se doit de partir pour le succès qui lui
a valu des affaires de corruption. Mais outre que le film, les émigrants de la
Chine quittent souvent celle-ci pour des raisons de pollution, pour un meilleur
environnement, ou pour une meilleure éducation pour leurs enfants, on en a vu
le cas avec Dollar.
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