Auteur : Lao-Tseu
Présentation : Jean Éracle
Traducteur : Stanislas Julien
Editeur : J’ai lu
Collection : Librio
spiritualité
Prix : 3.00€
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Nous avons ici affaire à un texte sacré et pas des moindre.
Conçu par le fondateur du taoïsme, Lao Tseu, en 600 avant Jésus-Christ.
Bien
que l’existence de ce dernier ne soit pas vérifiée et certaine, il laissa une œuvre
et un texte sacré pour l’Extrême-Orient. En effet, l’identité réelle de l’auteur
n’est pas officielle, c’est-à-dire que l’hypothèse considérant que le
Tao-Te-King soit le produit successif de plusieurs sages chinois n’est pas
rejetée, dans la préface de notre édition nous pouvons lire « une grande
incertitude entoure le « Vieux maître » : Lao-Tseu d’après l’historien
Sseu-ma Ts’ien.
Le livre du Tao et de la Vertu fascine l’Extrême-Orient qui
en a fait de nombreuses interprétations et où depuis plus de deux mille ans le taoïsme
est devenu un courant philosophique, voire religieux.
L’analyse du titre nous poussera à comprendre davantage le
contenu de l’œuvre. Soit, Tao-Te-King, ou bien Tao-To-King.
Premièrement « Tao »
signifie « la voie » ou « le chemin », dès lors on
comprend, le chemin ou la voie spirituelle. Tandis que « To »
signifie la vertu, considérée en Chine comme la vertu morale. Et pour finir, « King »
évoque la notion de « classique », de « sacré ». Nous
sommes donc face à un ouvrage classique nous indiquant la voie sacrée de la
vertu.
On sait à présent que le Tao-Te-King est bien un texte et un
recueil de réflexion philosophique, en effet et nous le verrons ensuite, le
livre se compose de deux parties nommées par « Le Tao » : le
chemin et « La vertu ». En réalité, nous retrouvons dans ce texte
bien des conseils sur l’Être que nous sommes, mais aussi sur la façon de s’imprégner
du matériel ou du pouvoir ou de toutes ces choses éloignant l’âme spirituelle. « L’âme
spirituelle doit commander à l’âme sensitive »
Mais qui est donc ce Vieux Maitre ?
Je ne vais pas revenir sur la dimension mythique de l’existence
ou non de Lao-Tseu, puisqu’en effet nous avons une image traditionnelle nous
donnant Lao-Tseu comme un personnage extraordinaire, qui se veut conçu par le
passage d’une comète ou l’ingestion par sa mère d’une prune magique, lui
donnant naissance directement avec des cheveux blancs et une barbe, nous
verrons comment la dimension de la vieillesse caractérise l’homme dans la Chine
Antique. Mais nous avons également une source historique prouvant l’existence
de Lao-Tseu comme Lao Dans. En effet, au IIIème siècle avant Jésus-Christ, un
ouvrage nommé Han Fei Zi, nom également de son auteur, un philosophe et penseur
politique chinois faisant parti du courant légiste attribue la paternité de
Daodejing à Lao-Tseu, l’analyse n’ira pas jusqu’au bout, puisque nous avons pu
démontrer cela par ailleurs.
En réalité Lao-Tseu serait un surnom donné, le Vieux Maitre
aurait appartenu à la famille Li, et son prénom serait « Eul » tandis
que son appellation est « Tan ». « Eul » signifie oreille
et « Tan » longue, l’interprétation est donc que Lao-Tseu signale par
ses longues oreilles. Ce qui est concevable car dans la Chine Antique, la
transmission du savoir s’effectue par la parole et l’exemple. Les vieux ont
beaucoup entendu et donc possèdent un savoir imposant. Ils sont capables de
comprendre le sens de la vie et de se donner à l’essentiel, ils incarnent alors
la sagesse.
Lao Tseu serait né dans un village nommé Lou-Yi dans l’actuelle
province de Henan. Il effectua de brillantes études et deviendra archiviste à
la cour des rois Zhou. Il aurait ici reçu la visite de Confucius qui l’aurait
interrogé sur les rites concernant les rapports entre les diverses classes d’une
société hiérarchisée ayant à sa tête un roi. Cette rencontre est essentielle
car elle reflète le rejet des rites pour les taoïstes a contrario des
confucianistes qui les considèrent comme prioritaires. Tandis que les taoïstes privilégient
les libertés de chacun et la non-conformité de la vie.
La tradition admet que Lao Tseu aurait disparu en quittant
ses fonctions et en renonçant au monde. Il aurait alors pris la route vers l’Occident
sur un buffle, c’est une scène majeure dans l’art chinois.
Le sage serait ensuite parvenu à la frontière du Sian, où il
aurait rencontré Yin Si, gardien de la passe qui l’aurait retenu en le suppliant
de lui donner un enseignement de sagesse. C’est ainsi qu’un recueil d’environ
cinq mille caractères se créa à partir de notes. Recueil qui diffère peu du
Tao-Te-King.
Lao Tseu aurait ensuite poursuivi son voyage vers l’Ouest,
où personne ne l’aurait jamais revu. Il se dit qu’il aurait bénéficié d’une
longévité et serait parvenu à l’immortalité.
Parlons à présent du texte en lui-même, de son contenu, de
sa structure, de son style et de ses valeurs.
La rumeur dit qu’en réalité le Tao-Te-King serait constitué
de deux ouvrages différents semblables par leur valeur et leur style. Ils ont
donc été réunis sous un même titre. L’ouvrage est divisé en deux chapitres
composés de sentences. Il y a donc 37 sections sur le Tao et 44 sur la Vertu, pour
un total de 81 chapitres. Dans la version chinoise, l’ensemble du texte
comporte cinq mille caractères. Le texte d’origine est écrit en chinois
classique littéraire, d’une manière rythmée et rimée.
Les chapitres débutent souvent par des petits poèmes qui soumettent
notre réflexion. Ils sont ensuite commentés ou suivis d’autres poèmes
complétant le précèdent.
Tout cela est très énigmatique puisque les termes utilisés
sont bien souvent polysémiques. Le texte admet une certaine difficulté, en
effet, au chapitre LXX, il est inscrit « mes paroles sont faciles à
comprendre […] pourtant personne au monde ne les comprend ».
Le fait que le texte soit écrit en langue classique donne le
récit complexe à saisir pour les chinois d’aujourd’hui. Le sens peut se voir
changer ou mal interprété, par l’absence de ponctuation et la présence de polysémies,
ajouté à cela les caractères dont la signification peut différer au fil du
temps.
Cela s’accentue également par la difficulté de la
contextualisation qui pose toujours problème avec les textes religieux ou
philosophiques. D’où le souci d’interprétation bien trop présent de nos jours.
Le texte regorge de philosophie et de sens. Il aborde l’âme
spirituelle, l’âme sensitive, l’éternelle, l’honneur, la morale, le vice, le
bien, le mal, le néant, le vide… L’origine de tous les éléments et des êtres se
trouvent dans le Tao. L’ouvrage donne un sens au vide, évoque l’importance du
retrait de soi-même et critique grandement la force et le pouvoir, ou bien
encore le détachement.
C’est alors qu’à chaque sentence nous nous trouvons
ressourcer. La philosophie du Tao constitue un bien évident pour l’Homme, par
son rejet du matérialisme, et son amour de l’essentielle. Nous y retrouvons de réelles
questions métaphysiques. Je pense qu’il est véritablement question d’un ouvrage
révolutionnaire sur le point de vue de l’Homme et des sociétés.
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