dimanche 22 mars 2015

La chute, Albert Camus



Auteur : Albert Camus
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio
Prix : 5.80€
La chute est le dernier roman achevé de Camus, paru en 1956, et on peut dire que Camus mis fin à sa carrière littéraire, magnifiquement bien.

Nous avons dans ce roman, l’Homme d’aujourd’hui dans toute sa splendeur. La chute est simplement un homme qui se veut bien, qui chutera vers l’enfer de culpabilité. 

Ce roman aborde pleinement le capitalisme qui a plongé l’Homme dans tout son égoïsme et sa vanité.
Le roman possède 6 parties, à chaque partie, Jean-Baptiste Clamence, seul personnage concret de ce roman, va établir un suspense concernant le suicide d’une femme, auquel il assistera, un soir, sur un pont de Paris, il ne dévoilera que légèrement le sujet, dans chaque partie Clamence se confessera, de manière faible, cherchant à fuir le concret, laissant, pour nous, lecteur, un suspense évident. 


Jean-Baptiste Clamence, est la représentation parfaite de l’espèce humaine, modeste, vaniteux, bourgeois, capitaliste, sexiste, égoïste et j’en passe, il cherchera à trouver toutes excuses afin de justifier son acte de faiblesse lors de ce soir de mort, il se définira comme l’idéal. Nous retrouvons lors de ses confessions perpétuelles, un homme angoissé par son incapacité d’agir, dû à son portrait d’Homme libre et juste, tel qu’il se définit, il cherchera à s’excuser perpétuellement en ne pensant toujours…qu’à lui. Ce qui se remarque d’autant plus car le récit est un monologue, Clamence ne laisse jamais parole à son interlocuteur, il n’écoute que lui, dans une ère dramatique nous lisons le récit en nous questionnant sur la conscience de l’espèce humaine. Agir, regretter, culpabiliser après nos fautes, se remettre en question seulement après, c’est hélas l’Homme actuel. Clamence le démontrera par ailleurs, après cette soirée de noyade, sur un pont de Paris, à Amsterdam, ville où il se réfugiera pour cause du drame qui le hantait à Paris, il ne pourra traverser un pont, cause de sa faiblesse à accepter sa faute, un traumatisme gravé à vie, ses plaies ouvertes attendent juste un « ce n’est pas grave » de son interlocuteur, or, il ne lui laisse aucune parole, en apportant toujours un « pardon », « pardon », « pardon ». Au point que nous sommes réellement dans une situation de « malconfort » comme Clamence le dit, nous avons que sa vue, une vue unique sur ses paroles, mais que pense son interlocuteur ?

La chute d’un juge établissant son procès dans une solitude acquise, reflétant l’indifférence de l’Homme face aux Hommes, et cela est bien triste. 

Albert Camus.



 

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