samedi 7 novembre 2015

Parlons mouvement : Le Réalisme.


 Un tableau réaliste de Gustave Courbet. Le Désespéré. une légende
Cher réalisme, ami proche du naturalisme, vous éblouissez tous-deux mes lectures.
Le réalisme apparaît premièrement en peinture, c'était un terme plutôt péjoratif lorsque les critiques l'abordaient, en citant que cet art n'était que "la banalité, la laideur du quotidien", et oui mais chers, mais nous sommes également la laideur, il faut l'accepter.
Cependant petit à petit, le réalisme naitra et deviendra une école artistique et littéraire. 


Ce qui est très intéressant dans le réalisme, c'est sa force. En effet, ce fut un mouvement très critiqué et peu aimé par nos anciens politiques. En plein cœur de la Révolution de 1848, puis de la création de la Deuxième République en février, qui proclame la liberté de presse et le suffrage universel. Malheureusement, pour peu de temps, puisqu'en 1848, des manifestations ouvrières accusent le manque de libéralisation politique, c'est donc un échec pour la Révolution. Cet échec fut suivi en décembre 1851 du coup d'État de Napoléon III, la République deviendra Empire, la liberté sera confisquée, l'autorité opprimera la presse et la morale publique, ainsi les politiques se méfieront du mouvement réaliste puisque celui-ci dira vrai, et démontrera le désordre social, et sa décadence. 
Toutefois, les romanciers seront fort inspirés par le fait-divers, la religion, la vie politique, les mœurs de la société, à toutes les échelles, autant dans le monde ouvrier que chez les employés de maison, que chez la bourgeoisie.
C'est en 1836 que naît le roman-feuilleton, un roman populaire qui a plusieurs publications par épisodes dans un journal, cela permettra aux grands auteurs d'aborder plus rapidement et simplement leurs lecteurs.

Ainsi soit il, parlons maintenant du réalisme.Le réalisme c'est la volonté de reproduire le réel le plus fidèlement possible, sans idéalisation. Les écrivains et artistes du réalisme veulent "faire vrai". Ainsi, les peintres et les romanciers réalistes prennent leur inspiration parmi les sujets divers de la vie de l'époque, c'est-à-dire : la religion, la vie politique et militaire, la vie quotidienne, les moeurs de la société de l'époque comme cité ci-dessus, et les sujets considérés comme contraires à la morale, la sexualité, la maladie, la mort...

Le fidèle du réalisme est le roman, il connaîtra un véritable triomphe, car celui-ci permet d'aborder un personnage sur une longue période, laissant place à de nombreuses descriptions qui définiront le personnage concrètement et qui privilégieront une représentation sociale. Les nouvelles sont également très présentes pour le genre naturalisme, elles permettent un récit qui démontre des personnages appartenant à des classes sociales très différentes.

Il est parfois difficile de comparer naturalisme et réalisme, par ailleurs les auteurs naturalistes sont considérés comme héritiers du réalisme, mais ils apportent au réalisme du radical, ils y ajoutent l’intérêt au fonctionnement biologique de la nature ainsi qu'une démarche scientifique. Les naturalistes mènent une véritable enquête, ils effectuent un travail documentaire afin que chaque personnage étudié soit "un cas précis à étudier". Contrairement au réalisme qui ne va pas jusque-là.
Le réalisme donne un vrai effet de réel afin que le lecteur se sente réellement de plus en plus proche de la réalité. Le point de vue narratif est fort utilisé puisqu'il entrevoit une observation de la société. Les descriptions sont très nombreuses et très concrètes, ainsi nous avons l'impression de lire un tableau tant l'utilisation des champs lexicaux des formes, des lumières, des lieux sont utilisés.


Maupassant fut un vrai auteur réaliste, tant par romans que par nouvelles, vous pouvez retrouver les critiques de Boule de Suif et Rosalie Prudent qui sont des nouvelles très réalistes, portant à la représentation sociale du XIXème siècle.
Nous retrouvons également Balzac, bien qui ne se soit jamais défini comme auteur réaliste et que parfois cela reste à voir, ou encore Flaubert, Stendhal, Jules Breton, Fiodor Dostoïevski ... 

C'est toujours un fort plaisir de lire du réalisme et du naturalisme puisque cela nous procure une réelle impression de sincérité de l'auteur qui ne cherche ni à faire vivre un rôle concret à son personnage, ni à l'idéaliser, simplement à le décrire comme il est réellement, avec ses vices et ses qualités.

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